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Juin 2025


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Après une année 2024 olympique, la Moselle entend entretenir et amplifier la belle dynamique dans laquelle elle s’inscrit depuis plusieurs années. Ainsi, lors de ses vœux aux Mosellans, Patrick Weiten, Président du Conseil départemental a annoncé la couleur : à travers « Moselle Cap 2050 », l’Eurodépartement entend porter une vision d’avenir pour le territoire et mener de nombreux projets structurants d’ici à 2050. À l’heure où la Moselle célèbre les 75 ans de la Déclaration Schuman, l’Eurodépartement entend occuper une place de choix dans la dynamique régionale, nationale et européenne. Le ton est donné !


Moselle Cap 2050


Si la Moselle, comme la plupart des départements français s’est vue contrainte de repousser le vote de son budget au mois de mars, du fait du contexte budgétaire national, Patrick Weiten n’a pas attendu ce vote pour annoncer le plan stratégique

« Moselle Cap 2050 »


Au départ de « Moselle Cap 2050 », il y a le refus du Président et de l’exécutif départemental de voir les projections démographiques pessimistes de l’INSEE devenir réalité. Pour ce faire, Patrick Weiten veut croire en la puissance d’une vision territoriale ambitieuse et de projets structurants. 


Ainsi, la stratégie « Moselle Cap 2050 » mise à la fois sur la capacité du Département à donner de nouvelles perspectives aux Mosellans, et sur l’attractivité du territoire pour attirer de nouveaux habitants. Pour cela, projets du quotidien et grands chantiers d’avenir devront tracer un chemin d’avenir où vitalité économique, touristique et démographique iront de pair.


Les raisons de croire en cette dynamique ne manquent pas. À commencer par la découverte récente d’un gisement d’hydrogène blanc qui pourrait représenter pour la Moselle, terre d’industrie s’il en est, une nouvelle révolution, d’une ampleur encore difficile à mesurer.


Si les grands projets énergétiques, comme l’installation prochaine de l’usine de panneaux solaires photovoltaïques HoloSolis, synonyme de 2 000 emplois locaux, sont en ligne de mire, l’ambition de la Moselle se traduit également dans sa gestion de l’habitat, de la santé ou encore de projets à destination de la jeunesse, à commencer par la rénovation des collèges et la construction d’un collège de nouvelle génération dont l’ouverture est prévu début 2026. 


Un Cap 2050 plein de promesses pour la Moselle, dont le détail sera formalisé et détaillé au cours de l’année 2025. 


Un ambitieux programme départemental de l’habitat

 

Au cœur de la stratégie « Moselle Cap 2050 », la question de l’habitat s’affiche comme une priorité. Ainsi, en mars dernier, le Département a adopté un Programme Départemental de l’Habitat bâti autour de cinq enjeux et dix-neuf actions. Premier objectif : s’attaquer aux  48 500 logements vacants que compte actuellement la Moselle à travers une expérimentation innovante. Ce programme vise à mettre ces logements en face des besoins existants, tout en travaillant la question de l’attractivité de la Moselle.


Concrètement le Département soutiendra les communes confrontées à de l’habitat vacant via ses structures satellites, soit par de l’aide à la rénovation, soit par le rachat de l’habitation. Trois expérimentations seront bientôt lancées à Langatte, Nilvange et dans la communauté de communes du Pays de Bitche pour mesurer les besoins des communes, mettre en place les bons outils de soutien et avancer de la manière la plus efficace. Le Département entend aussi profiter des grands projets industriels en cours ou à venir pour loger les salariés des entreprises nouvellement implantées en Moselle. Une stratégie de l’habitat basé sur le bon sens, l’entraide et le volontarisme.


Ouverture d’un Centre de Santé Départemental


L’autre application concrète et immédiate de la stratégie Moselle Cap 2050 porte sur la question prioritaire de la santé. Face à la pénurie de médecins dans certaines zones de Moselle, le Département déploie une réponse concrète : la création d’un Centre de Santé Départemental, à travers deux unités opérationnelles dans la communauté d’agglomération de Forbach et dans le Pays de Bitche. 


Ce projet, voté à l’unanimité en mars 2025, vise à garantir un accès équitable aux soins. Porté par un modèle de médecins salariés, il attire de jeunes praticiens en quête de stabilité et de meilleures conditions de travail.


Dès cette année, l’antenne de Bitche du Centre de Santé Départemental ouvrira ses portes grâce à un partenariat actif entre le Département et les élus locaux. Cette première expérimentation d’une durée de trois ans réunira 24 professionnels de santé et administratifs, salariés par le Département, pour faire face aux besoins de territoires sous-dotés en offre de santé et jugés prioritaires.


Coût de fonctionnement estimé pour les cinq premiers mois du Centre de Santé Départemental : 800 000 euros dont 162 000 euros de subvention d’équilibre versée par le Département. Conçu comme une réponse de proximité sous un format innovant, le Centre de Santé Départemental doit permettre d’apporter une réponse d’accès aux soins pertinente tout en proposant aux professionnels des conditions d’exercice attrayantes. À l’issue de cette première expérimentation, un bilan du modèle économique et de la réponse aux besoins sera établi en vue d’étendre le nombre d’unités opérationnelles dans le département.


À terme, le centre réunira 24 professionnels de santé et personnels administratifs, tous fonctionnaires départementaux. Ce projet, piloté par les docteurs et élus Pierre Cuny et Khalifé Khalifé, s’inscrit dans une volonté forte de lutter contre les déserts médicaux et de restaurer la confiance des habitants dans le service public de santé. C’est une avancée majeure vers un accès aux soins de proximité, stable, solidaire et durable pour tous les Mosellans.


Le Département reste l’échelon idéal pour structurer une offre de soins cohérente et répondant aux besoins de nos territoires . 

Patrick Weiten, Président du Conseil départemental


Comité de Pilotage Santé avec les élus départementaux
Comité de Pilotage Santé avec les élus départementaux

La protection de l’enfance, grande cause départementale


Grande cause départementale depuis l’élection de Patrick Weiten à la tête du département en 2011, la protection de l’enfance n’est plus que jamais d’actualité en Moselle. Côté budget, le Département a augmenté son effort de 28 % entre 2019 et 2024, soit une hausse de plus de 32 millions d’euros. A titre d’exemple, 200 nouvelles places d’accueil ont été créées entre 2020 et 2025. Face à des situations souvent dramatiques, la Moselle ne se contente pas de réponses financières, mais développe des actions concrètes et innovantes à destination des enfants placés.


Parmi ces dispositifs, la Moselle a mis en place en 2023 « Bull d’R », une maison où les jeunes confiés à l’aide sociale à l’enfancent puisse se ressourcer. Petite structure regroupant au maximum 7 adolescents en rupture, les Bulles d’R proposent un accompagnement individualisé à taille humaine, pour les aider à se reconstruire durant des séjours d’un à quatre mois. Autre dispositif créé en 2013, « Les Belles rencontres » permettent aux jeunes placés en Maisons d’Enfants à Caractère Social (MECS) d’assister à de grandes manifestations sportives et d’échanger avec des sportifs de haut niveau qui sont leurs parrains et marraines. Un moyen efficace de transmettre des valeurs et de donner à ces jeunes des clés pour atteindre leurs objectifs.


Enfin, la Moselle, a mis en place fin 2023 un dispositif unique de suivi des mineurs en situation de prostitution et d’une commission de lutte contre la prostitution des mineurs.


 Moment convivial lors de l’inauguration de "HOMES2", un bâtiment au sein du Centre Départemental de l'Enfance destiné à l'accueil des Mineurs Non Accompagnés.
 Moment convivial lors de l’inauguration de "HOMES2", un bâtiment au sein du Centre Départemental de l'Enfance destiné à l'accueil des Mineurs Non Accompagnés.

Le Chiffre :

+28%

  • Hausse du budget protection de l’enfance en Moselle entre 2019 et 2024

  • Soit +32 millions d’euros en 5 ans



Juin 2025


Inauguration par Patrick Weiten du Centre Départemental de l'Enfance
Inauguration par Patrick Weiten du Centre Départemental de l'Enfance

En guise d’introduction, pourriez-vous présenter les grandes étapes de votre parcours à nos lecteurs ?


Je suis né à Yutz, une commune de 18 000 habitants au nord de la Moselle. Fils de sidérurgiste chez Usinor, j’ai vécu le démantèlement de la sidérurgie mosellane et j’ai défilé dans Paris pour la défendre. J’ai connu ce drame industriel qui signifiait la retraite à quarante ans pour les mineurs et à cinquante ans pour les sidérurgistes.

Après mes études, je suis rentré comme fonctionnaire territorial à la mairie de Yutz, en tant qu’ingénieur en génie urbain. Je suis ensuite devenu directeur des services techniques à Yutz puis je suis devenu Directeur général de la Société d’Économie Mixte d’aménagement du territoire de la commune pendant cinq ans. Lorsque j’ai décidé de

m’engager en politique, je suis parti travailler dans le privé en dirigeant une entreprise de cinquante salariés.


En 1995, cinq listes s’affrontaient aux élections municipales de Yutz. J’ai pris la tête de la liste indépendante, et avec notre équipe de « joyeux drilles », nous avons gagné les élections ! Yutz était alors une commune en déclin, avec la fermeture des usines de sidérurgie, des ateliers SNCF... 

Il n’y avait plus que 13 000 habitants en 1995. Nous sommes aujourd’hui 18 000 et Yutz est désormais la cinquième commune du département.


En 1998, je suis  élu au Conseil général et suis successivement  Vice-Président de la commission économie, Président de la commission des routes, Vice-président délégué aux routes, 1er Vice-Président, avant d’être élu Président du Département en 2011.


Parallèlement, j’ai participé à la naissance de la région Grand Est en tant que 1er Vice-Président au côté de Philippe Richert. J’étais le suppléant d’Anne Grommerch à l’Assemblée nationale, et quand Anne est décédée, je l’ai remplacée en tant que député, comme je lui en avait fait la promesse. Au total, j’ai mené treize campagnes et remporté treize victoires. Cela, je le dois notamment à mon caractère de compétiteur, moi qui ait pratiqué le volleyball au niveau national en tant qu’entraineur, arbitre et joueur. Une passion qui m’a permis de m’engager comme représentant de Départements de France pour les Jeux Olympiques de 2024.


Enfin, je suis papa de deux filles et grand-père de trois petits-enfants. Je suis attaché aux valeurs familiales et grand adepte de Robert Schuman qui fut mon prédécesseur sur le canton et la circonscription.


Au cœur de votre engagement, il y a l’Europe, comme une seconde nature. À l’heure des 75 ans de la Déclaration Schuman, mais aussi du spectre de la guerre aux portes de l’Europe, que signifie pour vous le projet européen aujourd’hui ? Et comment s’incarne-t-il en Moselle ?


L’Europe c’est le quotidien des Mosellans. Chaque jour, 140 000 Mosellans traversent la frontière. Et puis, la Moselle, comme l’Alsace, a subi trois conflits, celui de 1870, de 14-18 et de 39-45. Les Mosellans ont changé quatre fois de nationalité sans changer de domicile. Nous savons ce qu’est la guerre et nous portons les valeurs de la République.


Précisément, Robert Schuman a déclaré l’Europe car il a vécu dans son corps les affres de ces conflits tous comme nos concitoyens. 300 000 Mosellans ont été enrôlés de force dans l’armée allemande, ce sont les fameux « Malgré-nous ».


Rappelons-nous que la Moselle a été évacuée quand l’armée allemande est arrivée à la limite de la ligne Maginot, puis elle a été annexée, martyrisée, puis enfin libérée après des combats qui ont duré de septembre 1944 à mars 1945.

Ici, nous savons que l’Europe est un rempart protecteur, et un accélérateur de développement.

Pour moi, la relation avec nos voisins allemands, belges et luxembourgeois fait partie des priorités départementales. 


La Moselle est au cœur géographique, économique et symbolique de l’Europe. Une partie de l’économique de la Moselle s’appuie d’ailleurs sur notre situation géographique. Ce n’est pas un hasard si la Moselle est le seul département où la flamme olympique est sortie du territoire national pour aller quelques heures à Schengen. J’en ai été l’artisan, j’en suis heureux et fier.


En quelques années, vous avez su changer l’image de la Moselle qui est aujourd’hui un département attractif…


Durant les Trente Glorieuses, nous avons reconstruit la France, nous avons extrait le charbon et créé une véritable autonomie sidérurgique. Tout cela s’est effondré à partir des années 70 dans ce que je qualifie de “Trente Malheureuses”.

Il a fallu redresser le département. Mon projet a été de reconstruire notre image et de tourner la page des grandes années de la sidérurgie, même si cette belle industrie perdure. J’en veux pour preuve le fait que l’acier de la torche olympique était mosellan !


Voilà pourquoi j’ai misé sur l’attractivité en m’appuyant notamment sur le sport, le tourisme et la culture. Et c’est ainsi qu’est née notre stratégie VIENS-RESTE-REVIENS notamment portée par notre agence « Moselle  attractivité ». De cette stratégie ont émergé de gros évènements comme les Noëls de Moselle, ainsi qu’un label “Qualité MOSL” et une marque  « MOSL - MOselle, Sans Limite » qui sont la traduction de la qualité mosellane et dont bénéficient aujourd’hui 5 000 produits. 

Nous soutenons le secteur agroalimentaire et l’agriculture, nous développons les circuits cours dans les collèges, nous mettons en valeur le savoir-faire industriel. Un produit labellisé, c’est 25 % de commercialisation supplémentaire. Parallèlement, nous avons développé un réseau de plus de 7 000 ambassadeurs de la Moselle !


Et nous venons de créer un nouveau label « Moselle Employeur » qui traduit notre engagement dans une démarche de protection des savoir-faire. Nous travaillons également au niveau de l'attractivité des étudiants. Ainsi nous avons mis en place un Schéma de l'Enseignement supérieur, en partenariat avec l'Université de Lorraine. À l’heure où l’INSEE nous annonce une perte de 200 000 habitants dans les trente prochaines années, mon objectif est de faire mentir les statistiques qui n’ont rien à voir avec une stratégie et une vision d’avenir. Ce que j’ai réussi à Yutz, je vais le réussir dans le

département.


“ Mon objectif est de faire mentir les statistiques qui n’ont rien à voir avec une stratégie et une vision d’avenir  ! ”

L’histoire de votre département est profondément liée à celle de l’industrie. Après des années difficiles pour ce secteur, l’horizon semble radieux pour l’industrie mosellane, pouvez-vous nous en dire davantage ?


En 2023, 2 milliards d’euros d’investissement ont été annoncés pour l’industrie, un chiffre qui n’avait pas été atteint depuis les années 60. Ici en Moselle, je peux vous donner deux exemples de cette réindustrialisation. Tout d’abord l’implantation de l’usine HoloSolis, qui représente 2 000 emplois sur le territoire. Autre exemple, l’annonce lors du dernier sommet Choose France, que l’entreprise américaine Circ allait investir 450 millions d’euros à Saint-Avold, en Moselle, pour y implanter la première usine du monde de recyclage chimique des textiles complexes.


Parallèlement, nous avons lancé la démarche « Moselle, Terre des Énergies » dans un contexte de découverte d’un gisement d’hydrogène blanc qui pourra potentiellement représenter une ressource incommensurable capable de répondre aux besoins des industries et de la mobilité. Ceci est d’autant plus prometteur qu’un pipe-line nous reliant à la Sarre est déjà opérationnel.


Enfin, je travaille beaucoup sur la question de l’eau, notamment à travers les Assises de l’eau que nous organisons, car nous possédons un immense gisement dans nos anciennes mines

de fer et de charbon. C’est un enjeu énorme pour l’agriculture en particulier afin de lutter contre les sécheresses à venir.


Votre département se montre particulièrement mobilisé sur la question de la protection de l’enfance. Quelle est votre vision et votre méthode pour aborder cette question particulièrement sensible ?


En 2011, lorsque je suis devenu Président, j’ai fait de la protection de l’enfance, LA grande cause départementale.

À l’époque, nous comptions 1 700 enfants placés. Aujourd’hui, ils sont 2 200.


Malheureusement c’est le fruit des dysfonctionnements de notre société. Cette responsabilité de la protection de l’enfance est la mienne en tant que Président du Département. 


À côté de ces enfants placés, nous comptons 450 mineurs non accompagnés. Je considère qu’à partir du moment où leur minorité est confirmée, ils deviennent Mosellans à part entière. Nous n’avons aucun problème avec eux, ils viennent ici pour vivre, s’intégrer et travailler. Tous les mineurs non accompagnés sont accueillis et tous sont placés en institution. Aucun ne dort dans la rue ou ne loge à l’hôtel. Nous travaillons avec les fédérations de professionnels pour favoriser leur insertion.


Cela crée de belles histoires humaines. Je recherche toutes les formes d’accueil et d’accompagnement pour nos jeunes et nous travaillons à une meilleure territorialisation de la protection de l’enfance. C’est pourquoi j’ai souhaité créer des annexes du Centre Départemental de l’enfance sur nos territoires. Je crois en la proximité. Il ne faut surtout jamais rompre le lien entre les parents et les enfants tant que cela est possible.


Parallèlement à cela nous développons des emplois d’assistants familiaux. Nous avons également mis en place le système

« Bulle  d’R » pour maintenir le lien et trouver des solutions de répit. Au cœur de tout cela, il y a la volonté d’adapter les réponses aux situations. Le vrai problème, c’est que 50 % des enfants placés ont un problème psychologique ou psychiatrique. C’est là la responsabilité de l’État, notamment du fait du manque de place dans les IME. Je ne cesse de le dire à nos interlocuteurs de l’État.


Je veux aussi souligner que j’ai mis en place une convention avec le ministère de la Justice pour traiter la question de la prostitution des mineurs. Cette convention est une première en France et cela commence déjà à porter ses fruits. Entre 1987 et 1994, j’ai été juge assesseur au tribunal pour enfants, cela a profondément façonné ma vision de la protection de l’enfance. Dans ces politiques sensibles, la meilleure attitude est celle de la réserve et de l’action.


Pourquoi avez-vous fait de la mobilité un axe fort de votre action en Moselle ? 


Assurer la diversité des mobilités, c'est garantir la liberté de déplacements des Mosellans, répondre aux besoins du quotidien comme aux enjeux de transition, et structurer un aménagement équilibré de notre territoire. Car nous le savons : la mobilité crée la richesse - elle conditionne l'accès à l'emploi, à la formation, aux services, et donc à l'égalité des chances sur l'ensemble du territoire mosellan.


La Moselle, comme tous les départements de France, souffre d’une équation budgétaire de plus en plus complexe à résoudre. Êtes-vous confiant pour l’avenir des Départements et comment faire d’avantage entendre leur voix ?


Le problème central est le suivant : quelle est la politique de l’État sur la France des territoires et sur la nécessité exprimée par les Français d’avoir des institutions de proximité qui agissent pour eux au quotidien ?  Petit à petit, nous avons vu le soutien aux départements s’effriter et les départements commencer à être sous le joug de l’État avec la fin de l’autonomie fiscale. 


Cela conjugué aux hausses naturelles des dépenses, notamment sur le champ du social, les départements se trouvent en grave difficulté, alors même que c’est sur ce terrain des solidarités que l’action publique doit être la plus volontariste.


Aujourd’hui où en est le Plan grand âge ? Tous les jours je suis sollicité pour des placements dans les EHPAD. Il en va de même pour la question du handicap, avec des MDPH envahies de demandes que l’État ne nous aide pas à honorer. Idem pour la protection de l’enfance, idem pour le RSA avec un État qui décide et des départements qui paient. Nous n’avons plus les moyens d’agir sur nos responsabilités régaliennes et l’État n’assume même plus ses engagements sur le transfert de charges. 


Nous sommes en permanence au front, mais sans moyens. Des départements commencent à faire l’impasse sur le soutien, la vie associative aux bénévoles, ce qui prouve la gravité de la situation. Tout ceci sans parler des besoins en sécurité civile, face aux risques inondations, incendies… Je prépare depuis deux mois notre budget 2026 et je ne sais pas comment nous allons parvenir à le boucler.


Vous êtes à la tête du Département depuis 2011. De quoi êtes-vous particulièrement satisfait, et que reste-t-il à approfondir ?


Je dirais qu’il s’agit de la protection de l’enfance, car il est possible d’améliorer concrètement les choses. Je dis ceci avec beaucoup d’humilité et de discrétion. La protection de l’enfance reste LA grande cause départementale, même si nous sommes confrontés à de grandes difficultés de recrutement, ce qui est une nouvelle démonstration que notre société ne va pas bien.


L’autre point dont je suis fier est celui de l’attractivité et d’avoir su donner à la Moselle la place qui lui revient par son activité, son histoire, sa géographie, son ambition. Je voulais rendre les Mosellans fiers de leur territoire.


La Moselle est un département à l’histoire et au patrimoine très riches. Que nous conseillez-vous de découvrir et quels sont pour vous les trésors cachés de votre territoire ?


Tout d’abord notre patrimoine, je pense à la cathédrale de Metz que Verlaine a qualifié de « lanterne du bon Dieu » avec la surface de vitraux la plus importante d’Europe. Je pense aussi au château de Malbrouck, par exemple. Nous regorgeons de merveilles patrimoniales. Je veux aussi citer nos espaces naturels. 83 % de la superficie mosellane est naturelle et préservée, faite d’herbe, de cours d’eau, de forêt. 

Je pense également à la Maison de Robert Schuman, aux grands évènements, aux savoir-faire comme la verrerie de Meisenthal, à la Cité des loisirs d’Amnéville et ses cinq millions de visiteurs annuels… 


Si le guide Michelin a choisi Metz pour la remise de ses étoiles en mars dernier, c’est la démonstration que nous comptons dans le paysages touristique, avec une hôtellerie et une restauration de très grande qualité. Sans oublier la viticulture, puisque la Moselle fait partie des grands vins de France, elle qui chaque année revient du salon de l’agriculture avec trois à cinq médailles !

Juin 2025 - par William Chancerelle


Patrick Weiten, Président du Conseil départemental de la Moselle
Patrick Weiten, Président du Conseil départemental de la Moselle


Patrick Weiten est un compétiteur. Sur le terrain, comme dans l’arène politique. Treize campagnes électorales, pour treize victoires, et un palmarès flatteur au volley-ball. Cet esprit pugnace est peut-être l’héritage d’une enfance passée dans une Moselle travailleuse, minière et pilier industriel de la France d’après-guerre.


Le démantèlement de la sidérurgie mosellane, il l’a connu. 

Les larmes des ouvriers et leur colère dans les rues de Paris, il les a vécues. Cela vous forge un caractère en acier bien trempé. Et un goût de la « gagne », pour soi-même comme pour son territoire. Cette Moselle dont il connaît chaque recoin, voilà plus de trente ans qu’il se bat pour lui rendre sa fierté et hisser son département au plus haut niveau.


Trente ans d’engagement, mais bien davantage en réalité, puisque le jeune ingénieur du génie urbain a choisi sa commune natale de Yutz pour débuter sa carrière d’agent territorial au début des années 70. Après avoir grimpé les échelons, il quitte l’administration pour se lancer à la conquête de la mairie. Face à quatre listes plus expérimentées et soutenues par les grands partis politiques, il croit en son étoile et « avec une bande de joyeux drilles », il l’emporte en toute indépendance.


D’élections en victoires, Patrick Weiten connaît toutes les strates des collectivités et y exerce à chaque fois des fonctions de premier plan. Comme en volley-ball où il sera successivement joueur, entraineur et arbitre. C’est ainsi qu’il parfait sa connaissance de la Moselle et de ses habitants. Ainsi qu’il bâtit une vision stratégique pour ce territoire qui traverse

« les Trente malheureuses » dans la tourmente économique. Après quinze ans passés comme maire de Yutz, la population de la commune est passée de 13 000 à 18 000 habitants, retrouvant ce qui faisait son dynamisme au milieu du 

XXe siècle. « Ce que j’ai fait pour Yutz, je le ferai pour le Département !». La gagne, encore et toujours.


Parce qu’il aime viscéralement la Moselle, son histoire, sa géographie, son patrimoine.

Promoteur inlassable de la richesse de son département, il est à l’origine de l’agence « Moselle attractivité », de la marque 

« MOSL - MOselle Sans Limite », des labels « Qualité Moselle » et « Moselle Employeur ». Autant de leviers de dynamisme et de bonnes raisons de se fédérer localement.


Ce goût de l’union est intimement lié à la position géographique de l’Eurodépartement, touchant l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg. L’Europe est ici le quotidien, l’évidence.

Parce qu’en Moselle plus qu’ailleurs, on connaît le prix de la paix, de la liberté politique et économique. Robert Schuman, qui fut le prédécesseur de Patrick Weiten, dans le canton comme dans la circonscription, est plus qu’un héros mosellan, il en est un peu l’âme.


Outre sa famille et sa terre, la boussole de Patrick Weiten est l’attention portée aux plus fragiles, à commencer par les enfants. Dès son élection en 2011 à la tête du Département, il a fait de la protection de l’enfance LA grande cause départementale. Quinze ans plus tard, le cap n’a pas changé. S’engager pour son territoire, c’est tout faire pour offrir un avenir meilleur à sa jeunesse. Et ne jamais rien lâcher.  Vous l’aurez deviné, l’acier de la torche Olympique Paris 2024 était mosellan !

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